Que d’éloges lorsqu’on parle du crocodile, haut lieu de la gastronomie strasbourgeoise, qui a longtemps flirté avec les meilleures tables françaises.Et c’est à cette époque que j’ai découvert la première fois ce lieu. Pourquoi crocodile ? Parce qu’il existe bien, la gueule grande ouverte : sur la façade extérieur, puis, suspendu à l’intérieur au plafond de la salle à manger, et cela impressionne !C’était aussi l’époque de Monique et Emile JUNG, un couple mythique, qui a su construire une institution. Je me souviens du carpaccio de saint Jacques et tourteaux, de la blanquette d’agneau de lait, de la crème brûlée à la vanille des iles, le tout arrosé d’excellent breuvages comme le muscat les princes Abbés du domaine de Schlumberger, ou encore le Riesling Engelberg Grand cru de la cave de Traenheim et le Château Fortis Cuvée Prestige (graves rouges), conseille par le sommelier Gilbert Mestrallet.Qu’est devenu ce restaurant depuis qu’il a été repris par Philippe Bohrer ? un grand chef, formé chez les meilleurs chefs (Loiseau, Gaertner, Ducasse,…), mais aussi businessman puisqu’il est possède plusieurs restaurants en Alsace.L’ambiance n’a pas changée : la salle est restée la même : stylée, son tableau « vie paysanne » toujours au mur, et les tables toujours mises de façon impeccables. Le service, lui est un peu approximatif, l’équipe est jeune et encadrée par un maître d’hôtel de l’époque jung. Cela donne l’impression d’une contradiction entre le classicisme du lieu et l’innovation de la carte.En fait, on découvre une cuisine nouvelle, entre tradition jung sans jung, avec talent et justesse. Je vous conseille les jambonnettes de cuisses de grenouilles : un régal ! Si vous aimez le poisson, ne manquez pas l’omble chevalier qui est bouleversant : cuisson parfaite, dosage millimétrique, saveur authentique. Pour les amoureux de l’agneau, je vous recommande le carré d’agneau, vous n’en reviendrez pas.Pas de chichis, pas de superflus, que de l’exactitude, du vrai , de l’authentique, c’est comme cela en Alsace !L’ambiance est à la fois chic et relax, élégant et décontracté : cela colle à la réalité d’aujourd’hui, le propriétaire a su prendre le bon virage dans la bonne direction, mais il faudrait un décor qui corresponde mieux au style de la cuisine.Alors bien sûr, le côté le plus difficile à avaler, c’est lorsque la facture arrive : les prix sont restés au top de l’échelle des valeurs : cher, très cher ! même l’eau devient cher !, c’est ce qui regrettable, autant le prix de certains plats d’exception peuvent s’expliquer, mais lorsque le prix de l’eau, du café, de l’apéritif sont à ce niveau, cela devient excessif : ce qui fait que le rapport qualité prix prend un coup ! comme celui que vous recevez lorsque la facture salée arrive !

Experience: Il y a 6 ans et 3 mois